Aurore, créatrice de Maison AU

Maison AU, portrait d'Aurore CALMIER

 

Aurore Calmier vit à Annecy. Elle a 43 ans et est l'heureuse maman de deux enfants. Issue d’un formation économique et marketing et riche d’une expérience de 20 ans en tant que responsable de marque de sport outdoor, elle décide en 2020 de créer sa propre marque de maroquinerie. Rien ne la prédestinait au cuir mais ce matériau noble l’a toujours attirée par son odeur, sa souplesse, son grain.

Partant de l’idée de transposer ses connaissances textiles au cuir, elle décide de créer une manchette souple, légère et ajustée, confortable comme une seconde peau. 

Sa motivation profonde? Explorer sa créativité, puis aller à la rencontre d’artisans, de gens expérimentés et authentiques qui fabriquent de leurs mains :  c'est le point de départ de son « Tour de France » car il lui tenait à coeur de ne pas fabriquer ailleurs!

 MaisonAU_Aurore portrait

 Genèse du projet

Interview d’Aurore Calmier - Créatrice de Maison AU

« Je n’aurais très bien pu ne jamais créer de bijoux et accessoires en cuir. Aucun ancêtre maroquinier à l’horizon! Et pourtant, mon encrage authentique et mon goût esthétique sont là depuis longtemps. Ma mère, hyper connectée à la nature, de la culture du potager familial à la médecine par les plantes, m’a transmis sa simplicité, son authenticité, la valeur du travail et le goût des pâtes à tarte faites maison. Mon père, de qui je tiens mon amour des choses bien faites et ma sensibilité pour les belles matières, sait simplement tout faire de ses mains. Ebénisterie, plomberie, apiculture, horticulture ...et aucune de ces activités n’est son métier!

 

Votre première vie professionnelle?

En tant que Haute-Savoyarde sportive, je me suis orientée tout naturellement, mes diplômes d’économie et de marketing en poche, vers l’industrie des sports de montagne. C’est par hasard, au cours de ma première expérience professionnelle, que j’ai touché au textile. Séduite par ce matériau souple, par la créativité infinie des couleurs, des coupes, des aspects, j’ai passé les 20 années suivantes à créer des tenues de ski au sein des marques Fusalp puis Eider, en tant que responsable de collection puis responsable de marque.

 

Le déclic qui vous a fait basculer dans l’entreprenariat?

A force de côtoyer ou manager des créatifs, des stylistes, j’ai senti que j’avais besoin d’explorer ma propre créativité. Puis, l’occasion s’est présentée de me lancer en entreprenariat et l’hésitation n’a pas été longue : ce sera le cuir. Des bracelets et manchettes seconde peau. Dessiner moi-même, puis aller à la rencontre d’artisans, de savoir-faire, de gens simples et authentiques qui fabriquent de leurs mains. Apprendre à leur côté, apporter ma propre vision des choses pour créer des produits différents, contemporains et intemporels. C’est là qu’a commencé mon « Tour de France » : après avoir parcouru le monde et l'Asie pour mon ancien métier, il me semblait une évidence, une nécessité de fabriquer et sourcer les composants localement.

 

Quand on parle de maroquinerie, on pense plutôt à des sacs...

Lors de mon premier voyage en Asie il y a environ 15 ans, j’avais acheté une manchette en nubuck. Un semi achat coup de coeur : j’avais flashé sur la largeur et la souplesse du produit : par contre la couleur et les finitions étaient loin d’être à mon goût. Je m’étais dit : « un jour, j’en ferai ma version idéale! »

Je suis donc repartie de cette idée. Le bracelet paraît simple mais il y a beaucoup de freins à le porter : trop grand, trop rigide, gênant, trop difficile à mettre...autant de problèmes à résoudre!
Le sac, bien sûr, c’est l’accessoire féminin par excellence. Mais l’offre est énorme et le secteur très concurrentiel. J’y viendrai peut-être, seulement si j’arrive à transposer mon système de valeurs à ce produit et que cela a du sens pour ma marque.

 

Pourquoi des bijoux alors que vous en portez peu?

En effet, je porte peu de bijoux! J’ai toujours eu un style vestimentaire un peu masculin, à l’image de mon éducation, et une certaine difficulté à assumer ma féminité. Disons que je trouve toujours un pantalon et des baskets plus pratiques qu'une robe et des talons! 
A bien y réfléchir, je trouve difficilement des bijoux à mon goût : tout est trop classique, bling bling ou fantaisie. J'aime les accessoires épurés mais affirmés.

 

A qui se destinent les produits Maison Au?

Aux femmes actives de 35 et 55 ans, indépendantes, simples et sophistiquées à la fois. Elles ont dépassé leur phase « fast fashion » (ou ne l'on jamais eue!) et aiment investir dans des produits de qualité, des marques confidentielles ou légèrement en marge des standards de la mode. Elles sont conscientes que leur mode de consommation doit être plus raisonné et local. Elles aiment les beaux produits, mais qui soient aussi pratiques et confortables, qui ne les retardent pas dans leur sprint quotidien.

 

Vous créez votre entreprise en 2020, en pleine crise sanitaire et incertitude économique...

J’aime les challenges, celui là en est un de taille! Le confinement m’a permis de poser sereinement les bases de ma marque. J’essaie toujours de voir le positif des choses : la crise du COVID a renforcé pour moi deux certitudes : celle de sourcer mes matières et de fabriquer exclusivement en France, en direct, sans intermédiaire - le local - et celle de communiquer majoritairement via internet et les réseaux sociaux - le digital. La distribution sera plus mixte: elle se fera via le e-shop et une sélection de magasins indépendants de prêt-à-porter et d'accessoires.